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  • L'église de Dégagnazes vers 1925...


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    L'EGLISE DU DEGAGNAZES

    Au Dégagnazès fut créé en 1235 un établissement monastique de l'ordre de Grandmont avec la protection d'Aymeric de Gourdon et de sa femme Amagne et l'approbation de Pons d'Antéjac évêque de Cahors. Il ne subsiste aujourd'hui de ce prieuré qu'une église romane véritable relique d'un passé qui ne fût pas sans mérite et sans beauté.


    "Dresser une échelle par où les anges monteraient chaque jour pour porter à Dieu les prières des hommes et en redescendre avec ses grâces" Telle fut la pensée d'Aymeric de Gourdon et de sa "digne épouse" lorsqu'ils fondèrent le prieuré de Dégagnazès et qu'ils le dotèrent d'un large domaine. Ce lieu paisible avec sa fontaine et sa fraîche vallée convenait parfaitement pour le projet envisagé. Dès leur arrivée les moines défrichèrent, créèrent 3 étangs et creusèrent un fossé pour délimiter leur franchise.

     

    Ce fossé comporte curieusement 3 côtés seulement et la légende donne une version de cette anomalie. Le prieuré hébergeait alors 6 clercs et 6 frères convers. La fin du XlVème siècle et le début du XVème siècle fut dans notre région une ère de pillages et de dévastations (Guerre de Cent ans). Le bourg d'Uzech les Oules fut entièrement détruit et tout porte à croire que le prieuré ne fut pas épargné. On ne peut préciser ni à quelle époque ni dans quelles conditions les moines disparurent. Un procès verbal datant de 1683 nous informe de l'état d'abandon du prieuré "... de l'ancienne et grande maison il ne reste plus que des masures et une partie de la voute de l'église s'est effondrée...". Les prieurs se sont succédés jusqu'à la révolution et les batiments claustraux furent vendus comme biens nationaux en 1791. L'église devint la propriété de la commune. Les réparations ne furent exécutées qu'à la fin du XIXème siècle.

    LE PELERINAGE

    A quelle époque remonte le pélerinage du Dégagnazès ? Disons qu'il se perd dans la nuit des temps. Nous savons par des documents d'archives qu'il y avait au XYMème siècle une affluence extraordinaire le lundi de Pâques. Il est probable que ces "messes et offrandes" sont des traces anciennes du pélerinage. Aujourd'hui celui-ci ne comporte plus qu'une journée, ordinairement le dernier dimanche d'Août. On trouve dans "la revue religieuse de Cahors-Roc Amadour" datée de 1905 le témoignage d'un pélerin de Dégagnazès qui évoque le charme de cette journée d'Août: "... ce pélerinage au milieu des bois et des solitudes possède un attrait tout particulier..." D'autres documents font état des pèlerins qui "... descendaient le Frau bannières déployées au chant des cantiques et hymnes, ils dévalaient le panier à provision au bras et le chapelet à la main par les multiples sentiers frayés à travers les bois touffus et les bruyères roses ...".
    Une requête conservée aux archives de la Préfecture de Cahors nous apprend que l'on s'y rendait autrefois de 20 lieues ( 80 kms ) à la ronde.

     

    LES MIRACLES

     

    Le curé de Cayrol qui fut le dernier curé "résidant" au Dégagnazès de1901 à 1913 écrivit dans la revue religieuse de Cahors - Roc Amadour: " De tout temps il s'est opéré ici d'étonnantes guérisons" Son successeur l'abbé Brondel, curé d'Uzech les Oules, préféra modifier la formule et se contenta de parler de grâces obtenues pour les âmes et les corps...".


    La tradition locale d'après l'abbé Lacavalerie (1934) mentionne des faits intéressants et il regrette qu'il n'ait pas été établi un " livre d'or " des guérisons. A cette époque la voix populaire en cite un certain nombre mais il aurait été difficile de les contrôler comme il conviendrait.


    On dispose néanmoins d'un témoignage écrit, celui de Jules Lafon:
    " Je soussigné , Jules Lafon, domicilié à Moussas (Lot) certifie qu'à l'âge de 7 ans ne pouvant marcher depuis près de 2 ans, j'ai été porté par mes parents au sanctuaire de Notre Dame de Dégagnazès pour obtenir ma guérison. Je suis heureux de déclarer, à la gloire de la sainte Vierge et par reconnaissance, être revenu chez moi à pied, sans fatigue et être liai-venu à l'âge de 80 ans sans avoir jamais, depuis lors, éprouvé les atteintes de mon mal. J'atteste la vérité de ce témoignage en présence de M. l'abbé Ségala, curé de Peyrilles et de Dégagnazès et de M. l'abbé Touron curé de Gigouzac.


    Dégagnazès le 9 Septembre 1932.

    LAFON Jules     F .TOURON    SEGUALA, curé


    Comme dira l'abbé Lacavalerie :

     

    "... Dans ces lieux écartés du commerce des hommes,

    Marie s'est plût à manifester ses grâces..."

     

     

    Historique

    Ouvrage de l'abbé LACALERIE paru en 1934

    Article paru dans la Revue Religieuse en 1935

    Article paru dans la Vie Quercynoise en 1990

     

     


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